Comment gagner à tous les coups ?

zico · 50

De Luigi Comenchini :

Comment gagner à tous les coups ?
(du Mahjong ; genre politique)

Les moins spirituels, d’un gloussement plein de malice (car il se pourrait qu’ils soient possédés), étaleront d’un coup, l’étendu de leur savoir : « euh ouais, simple, sûr...ouaips...faut pas jouer ! ». Ils confondent par un sophisme des plus éculés « être le gagnant » = « être le seul qui n’a pas perdu ». En effet, celui qui n’a pas pris part au jeu ne saurait gagner. On raconte dans le Sud, où les comportements sont plus chauds (en partie à cause de l’anisette) et la susceptibilité théâtrale à fleur de peau, cette histoire de Marius qui voulut empocher la mise de Giovanni. Il finit avec un troisième œil en fer ; seule sagesse à sa mesure.

On retrouve ici le fondement d’une morale particulière : le jeu est mauvais, il faut donc se contenter de perdre. Conclusion qui, avec une telle prémisse, ne peut être retenue ; à moins que l’on soit propriétaire du casino...

Pour gagner à tous les coups, il faudrait donc tricher. Dés pipés, cartes biseautées, paris truqués, combats arrangés, ajout de camemberts (pour les plus intrépides), etc. Mais la contrefaçon suppose un double authentique, qui est sa limite.

En cas de conflit, c’est vent d’Est, dit TUNG fêng, qui arbitre. Et prévenante, la règle du Mahjong précise que si vent d’Est est lui-même impliqué, c’est vent du Sud, dit NAN fêng, qui arbitre le litige. Précisons que vent d’Est est le banquier, celui qui peut doubler ses gains ou ses pertes. PEI fêng, vent du Nord, ferme sa gu***, puisqu’il joue en dernier, y compris pour invoquer l’Empire céleste (et obtenir sa Tsing-Tao).

De ce savoir immémorial venu d’Extrême Orient, et suite à une lecture trop surfaite de l’Art de la guerre de Sun Tsé (en Mastère-Marketing-Management option beach-volley), certains concluent un peu vite que l’Etat, qui organise le jeu, gagne à tous les coups. Mais l’Etat-croupier ne ramasse ainsi dans son râteau que de l’argent (qui, contre un présupposé moderne, n’est pas l’unique bien intangible). Que s’échappe-t-il du râteau ?

Ecoutons un instant Lao-Tzeu nous mettre sur la Voie :

« Le meilleur Gouverneur est ignoré du peuple Ensuite vient celui que le peuple aime et loue Puis celui qu’il redoute Enfin celui qu’il brave Si tu perds confiance en autrui Autrui perdra confiance en toi Le Sage est effacé et homme de peu de mots Lorsqu’il a fait son œuvre et que chacun prospère Voilà le fruit de nos efforts ! clament cent voix. »

Organiser le jeu n’a donc pas pour but d’obtenir des bénéfices pour soi, puisque la prospérité revient au peuple. La prospérité est bien plutôt la conséquence nécessaire d’un jeu bien mené. Mais il arrive qu’un mauvais joueur s’impose. En général, il accuse les règles et, le plus surprenant, est qu’il trouve cent voix pour clamer : « Voilà la cause de nos déboires ! ». Les moins spirituels, qui gloussaient, finissent eux-aussi avec un troisième œil en fer. La muraille est détruite, puis reconstituée. Les vents tournent.
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Brazil...là là là ..Brazil ..my old Brazil ...là là..

nike · 50

Toi t'as mangé un nem mal cuit... Cool

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Tout ce que tu peux faire, c'est faire ce que tu peux