| zico 50
| Inscrit le: 23 Jan 2005 | Messages: 1241 | Localisation: rio de janeiro |
|
Posté le: Ven 23 Déc 2005 9:35 pm Sujet du message: Fiches cuisines ! |
|
|
Fiches cuisine de David Clayton (du Clayton Cooking Institute®)
Le
mouvement
révolutionnaire
Ingrédients : 1 idéologue, 1 démagogue, 1 responsable service d’ordre, 1 comptable
préparation : 52 semaines
cuisson : 15/20 ans
Pour environ 1.000.000 personnes
La politique vous apparaît comme une activité lucrative et la révolution vous tente, d’autant qu’elle vous semble aux mains de médiocres et que de nombreux problèmes persistent ? Cependant vous rechignez à discuter avec des abrutis et à coller des affiches. Pas de problème, David Clayton a trouvé la solution : monter un mouvement révolutionnaire. Et vive la libre entreprise !
Conseils pratiques :
1. Préparation des ingrédients
L’idéologue
Les thèmes mobilisateurs ne manquent pas, mais il vous semble qu’ils ont tous été utilisés ? Inutile de chercher une accroche originale, ni de définir un cœur de cible trop précis. « Nation », « Peuple », « Race », « Démocratie », « Justice », « Liberté », « Bonheur », « Société » etc. sont des étiquettes qui conviendront parfaitement à votre tâche. Vous pouvez d’ailleurs vous amuser à tirer au sort des combinaisons pour trouver un nom à votre mouvement. (Evitez cependant les composants en « isme »). De toute façon, vous êtes là pour persuader et comme les auditoires sont variés, il est inutile d’être précis.
Le recrutement d’un idéologue ou d’un conseiller en communication est donc complètement superflu. Il va de soi que vous êtes ouvertement pour la « démocratie », pour le « peuple », pour la « justice ». Règle élémentaire du commerce : le client a toujours raison.
Le démagogue
La maîtrise de la parole est indispensable. C’est votre unique atout. En effet, il vous permettra de convaincre l’audience réduite de vos débuts, puisque vous n’aurez pas accès aux médias de masse, et de triompher plus tard de vos adversaires lors de joutes verbales ; ces derniers ayant totalement perdu l’habitude ou n’ayant jamais eu ce talent (pour des raisons sociales de cloisonnement ou pour des raisons morales de mépris profond).
Veillez cependant à maîtriser plusieurs registres et plusieurs niveaux de langage. C’est de votre capacité à identifier immédiatement votre interlocteur et à manier le registre adéquat que dépend votre succès.
Une bonne formation de départ consiste à discuter avec des piliers de bar. C’est d’ailleurs comme cela qu’ont commencé les plus grands. En effet, vous pourrez de la sorte : tester à moindre frais et roder vos argumentaires, acquérir une endurance à toute épreuve, et identifier les ressorts pratiques des marginaux. N’oubliez pas que, en tant que démagogue d’un mouvement révolutionnaire, vous serez amenés plus tard à persuader des foules. Vos méthodes de communication doivent donc être établies avec rigueur sur un échantillon représentatif. De plus, les réunions dans un café vous permettront d’économiser les frais de location et d’entretien. Enfin, tâchez d’enrôler le patron de bar (par exemple en lui faisant remarquer votre rôle de rabatteur et l’affluence des clients) ; vous pourrez ainsi boire à l’œil !
Le responsable service d’ordre
Il n’y a rien de plus embêtant que les contradicteurs professionnels ou les perturbateurs salariés. A vos débuts, les éructations diverses de cloches avinées sont un moindre mal. Vous réglez le problème en offrant un verre ou en raccompagnant l’importun à l’aide du patron de café. Mais, profitant du lieu public qu’est le café, pour attirer de nouveaux clients à votre Cause, tôt ou tard, vous allez vous heurter à la concurrence.
Vous avez donc besoin d’auxiliaires musclés. Devant un auditoire relativement large et varié, vous ne pouvez plus vous permettre d’exercer une violence physique pour deux raisons : d’une part vous apparaissez ainsi comme votre concurrent ou son représentant délégué (quand le produit est identique, le client hésite), et d’autre part parce que l’insécurité fera fuir des clients potentiels.
C’est pourquoi il vous faut recruter quelques activistes ambitieux, issus de cercles ou d’associations indirectement politiques (corpo d’étudiants, amicale d’anciens, syndicats, etc.). Recrutez de préférence des ratés, vous serez ainsi prémunis contre la concurrence interne (toujours penser à verrouiller sa position) et les désistements (en tant qu’employeur vous leur offrez une occupation sociale valorisante qu’ils n’ont pu décrochée seuls, d’où la confiance et la gratuité).
Bien sûr cette catégorie concerne vos « troupes de choc », qui serviront à encadrer les militants et à lutter contre les perturbateurs. Il ne faut pas vous limiter aux « ratés », bien qu’ils soient faciles à persuader (terrain psychologique de la rancoeur et déficience idéologique). Profitez de leurs connaissances (qui ont pu réussir socialement) pour développer de véritables réseaux de connivences et d’intérêts. Ainsi vous économiserez le recours aux cabinets de recrutement et aux organismes bancaires légaux.
Rappelez vous que c’est votre mouvement. C’est donc à vous de fédérer et d’organiser ! Ce qui est pénible, d’accord, mais le monde appartient aux entrepreneurs ! Choisissez le responsable service d’ordre parmi les plus brillants puisque, de toute façon, vous l’éliminerez une fois que votre mouvement aura atteint la maturité.
Le comptable
Poste clef qui nécessite une personne de confiance, à recruter de préférence dans le cercle familial du démagogue. L’ennemi principal de toute entreprise est bien entendu le Fisc. Aussi, il est absolument nécessaire de veiller à l’intégrité comptable de l’entreprise. Les comptes dans les paradis fiscaux (et les acquisitions plus ou moins frauduleuses de votre patrimoine) et les sociétés écrans (pour les pots de vins et les financements des campagnes) ne concernent que la phase industrielle. Soyez patient.
2. Méthode de vente
Management participatif
Optez pour le démarchage à domicile et le racolage sur les lieux publics. Source de revenus non déclarée, occupation des militants qui trouvent ainsi de quoi glorifier leurs chefs et oublier leurs soucis, apport de nouveaux clients ; bref que des avantages. Veillez également à multiplier les grades et les distinctions honorifiques ; une fois la cohésion renforcée par une implication mutuelle (même symbolique), vous doublerez sans peine vos objectifs.
Fidélisation de clientelle
Les recettes sont simples et connues : bénévolat, travail continu, cérémonies répétitives, chantage affectif. En quelques semaines, votre autorité sera absolue et l’équipe totalement dévouée. La fidélisation doit être progressive et adaptée aux personnes : soumettez les faibles et recrutez les forts. Et ne désespérez pas si certains s’échappent, il y a toujours un taux de rejet.
Vous pouvez également développer une politique familiale interne : mariage entre militants, garderie et crêche de l’entreprise, etc. Ceci offre l’avantage de faciliter le recrutement et le travail.
3. Que faire en cas de problèmes ?
Selon votre maturité et votre ambition, deux solutions s’offrent à vous :
La dissolution
Les plaintes et les enquêtes s’accumulent, vous avez suffisamment de bénéfices ? Prenez votre retraite !
Le développement indutriel
L’artisanat vous ennuie, et vous songez à la domination nationale ? Passez à la phase industrielle !
1) création de succursales et quadrillage militaire du pays
2) merchandising à grande échelle
3) Blanchiment d’argent (immobilier, participations diverses : armes, drogues, jeux, prostitution)
4) Corruption, alliances électorales, fédérations de lobbies
Dernière remarque : pour votre campagne de communication, défendez la liberté du consommateur et le choix individuel. Utilisez également l’opposition gauche et droite comme rhétorique dans les médias, et présentez vous comme une victime. Succès garanti ! _________________ Brazil...là là là ..Brazil ..my old Brazil ...là là.. |
|